Guérir la blessure de trahison : comprendre, ressentir, libérer
« On ne se remet pas d’une promesse rompue par la force ; on se répare en créant une nouvelle qualité de confiance, d’abord envers soi-même. »
1. Quand la confiance se fissure
Origine la plus fréquente : entre 2 et 4 ans, au moment où l’enfant place une confiance absolue dans un parent… et découvre que la fiabilité n’est pas garantie.
Imaginez l’enfant de trois ans qui attend, les yeux brillants, que papa ou maman tienne la promesse faite la veille : « Je viendrai te lire une histoire ce soir. » Le parent arrive en retard, épuisé, oublie ou se fâche. Sur le moment, l’enfant pleure peut-être ; mais surtout, à cet âge où la confiance est encore absolue, son cerveau enregistre un message : « Le monde peut lâcher soudainement, autant ne plus dépendre de personne. »
Conséquences mesurées : hyper-vigilance, difficulté à déléguer, croyance que « personne ne fera aussi bien que moi » ; les études montrent aussi un risque accru de dissociation et d’anxiété à l’âge adulte.
Une étude décrit ce basculement comme un mécanisme de survie : pour continuer à recevoir les soins du parent, l’enfant refoule la douleur… tout en devenant hyper-vigilant pour repérer les prochains signes de danger. Des études de neuro-développement confirment qu’entre deux et quatre ans, période critique d’émergence du langage, la déception répétée d’une figure d’attachement peut laisser une empreinte durable sur les circuits de la confiance
Vous reconnaissez-vous ?
Tension chronique dans les épaules ou la mâchoire.
Colère froide quand quelqu’un arrive en retard ou change les règles.
Réflexe de revérifier le travail des autres, même hors de votre responsabilité.
Contrôle et perfectionnisme : « Si je gère tout, personne ne pourra me décevoir. »
Pensées : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même », « Je n’accorde ma confiance qu’une seule fois ».
Mini-test : par rapport aux affirmations ci-dessus, cochez chaque point vrai pour vous ; si vous en notez trois ou plus, la blessure de trahison est probablement active.
2. Trahison, abandon : deux blessures cousines mais distinctes
Comment reconnaitre les blessures invisibles
On confond souvent ces blessures parce qu’elles naissent toutes les deux dans la relation d’attachement. Pourtant elles parlent des émotions différentes :
Blessure de trahison
Âge d’empreinte le plus courant : entre deux et quatre ans, quand l’enfant commence à comprendre les promesses verbales et attend qu’elles soient tenues.
Émotion racine : la colère mêlée de défiance – « Tu m’as laissé tomber ».
Stratégie de survie : prendre le contrôle, ne dépendre de personne, anticiper chaque détail.
Blessure d’abandon
Âge d’empreinte : dès la première année de vie, période où la présence physique du parent représente la sécurité absolue.
Émotion racine : la peur teintée de tristesse – « Si tu pars, je disparais ».
Stratégie de survie : fusionner, rechercher sans cesse des preuves d’amour, accepter trop pour ne pas être quitté.
Pourquoi il est courant de porter plusieurs blessures ?
Parce qu’un même parent peut tour à tour disparaître (abandon) puis revenir avec des promesses non tenues (trahison).
Le système nerveux apprend alors à osciller entre hyper-dépendance et hyper-contrôle.
Reconnaître le dialogue de ces deux voix est déjà un acte thérapeutique :
« Une part de moi veut serrer, l’autre veut s’accrocher. Je les écoute toutes les deux ; je choisis maintenant un chemin qui m’apaise. »
3.Comment vos anciens réflexes deviennent des atouts : trois métamorphoses possibles
Lorsque nous parlons de « mécanismes incontrôlés », nous désignons ces réactions de survie programmées très tôt : surveiller, anticiper chaque détail, réclamer sans cesse des preuves d’amour, serrer la mâchoire plutôt que de dire « je suis déçue ».
La bonne nouvelle ? Le cerveau reste plastique tout au long de la vie ; une fois la blessure reconnue, ces mêmes chemins neuronaux peuvent être ré-orientés pour nourrir des qualités qui vous serviront au quotidien.
1. La surveillance permanente devient discernement
Aujourd’hui : vous guettez la moindre incohérence, ce qui épuise votre système nerveux.
Demain : ce radar affûté se transforme en capacité de lecture fine – repérer les non-dits, sentir quand une situation n’est pas alignée, poser vos questions sans agressivité.
Comment amorcer le virage ?
Pause de 3 secondes avant toute réaction : inspirez par le nez, relâchez la mâchoire.
Demandez-vous : « Est-ce une menace réelle ou une simple différence de style ? »
Formulez un fait + un besoin : « J’ai remarqué que la date a changé (fait). Pour être à l’aise, j’ai besoin de comprendre ce qui l’explique (besoin). »
Cette micro-distance suffit, au fil du temps, à faire passer le mode radar de défense à discernement.
2. Le contrôle constant se recycle en fiabilité envers soi
Aujourd’hui : tenir les rênes de tout, quitte à frôler le burn-out.
Demain : vous utilisez cette rigueur pour honorer vos propres engagements : sommeil, repos, nutrition, moments de joie.
Exercice d’auto-fiabilité (15 jours)
Choisissez une micro-promesse par jour (boire deux verres d’eau supplémentaires, écrire trois lignes de gratitude).
Cochez-la le soir dans votre agenda.
Célébrez la constance, pas la performance.
Peu à peu, votre système nerveux associe contrôle non plus à « tenir tout le monde », mais à « je peux compter sur moi ». C’est la base d’une estime solide.
3. L’hyper-dépendance ou la méfiance se transmutent en liens sécures
Aujourd’hui : soit vous vous accrochez, soit vous gardez tout le monde à distance.
Demain : vous savez choisir vos alliés, exprimer vos attentes, et quitter un lien toxique sans effondrement.
Piste de transformation
Étape 1 : autorisation intérieure – répétez mentalement : « J’ai le droit de choisir des relations qui me respectent. »
Étape 2 : clarté partagée – dès le démarrage d’un projet ou d’une amitié, explicitez ce que vous pouvez offrir et ce que vous attendez.
Étape 3 : ajustements doux – quand un accroc survient, privilégiez la curiosité : « Je me suis sentie en décalage quand… Peux-tu m’en dire plus ? »
Avec la pratique, l’ancienne peur de la trahison cède la place à une compétence rare : créer des environnements relationnels sécurisants.
Protocole EFT : « Je me libère de la trahison »
Choisissez une scène précise (promesse non tenue).
Évaluez votre charge émotionnelle sur 10.
Setup (point karaté) :
« Même si je ressens encore cette trahison, je choisis de me sentir en sécurité dans mon corps. »Tapping : les 8 points classiques, puis poignet et centre du cœur (reportez-vous au schéma de la vidéo).
Reprogrammation :
« Je peux faire confiance à mon discernement sans contrôler l’autre. »Ré-évaluez ; répétez jusqu’à tomber sous 3/10.
Rythme recommandé : 3 fois par semaine pendant un mois.
Pour celles qui découvrent l’EFT: télécharger le guide
Vidéo: EFT express pour calmer la voix critique et réhausser l’estime de soi
5. Rituel de pardon symbolique (10 minutes)
Matériel : une feuille, un bol d’eau salée ou une bougie.
Écrivez la promesse brisée et vos émotions.
Lisez-les à voix haute ; respirez 4-7-8.
Brûlez ou immergez la feuille en disant :
« Je libère cette énergie et je choisis de me remettre en mouvement. »Terminez main sur le cœur, en ressentant la chaleur qui s’installe.
Claire, 45 ans : « Deux semaines plus tard, j’ai confié un dossier important à mon équipe… sans rien surveiller. »
Conclusion : transformer la blessure en tremplin
Chaque fois que vous choisissez d’accorder un peu plus de confiance – à vous-même, à l’autre, à la vie – vous réécrivez votre histoire. La trahison n’est plus un verdict, mais un appel à grandir en souveraineté intérieure.
Pour aller plus loin:
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FAQ express
Pourquoi le besoin de contrôler ? Parce que contrôler semble empêcher la répétition de la douleur.
Combien de temps pratiquer l’EFT ? Un soulagement peut apparaître dès la première séance ; des effets durables se consolident en 4-6 semaines de pratique régulière.
Pardonner, est-ce excuser ? Non : le pardon symbolique vous libère émotionnellement sans cautionner l’acte de l’autre.